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  lundi 24 juin 2019
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Cela faisait longtemps que j'avais envie de traiter même superficiellement du sujet des droits fondamentaux. Les élections européennes arrivant, la campagne battant son plein je me suis dit que c'était l'occasion puisque tant de formations politiques en parlent souvent de façon théorique et parfois de fort juste manière.

Mais d'abord qu'est ce qu'un droit fondamental ?

Par définition un droit fondamental est un droit qui fonde quelque chose, qui est un principe premier indubitable. Ce «quelque chose» c'est la société ou l'humanité selon l'échelle à laquelle on se place.

Concept né à l'époque des Lumières (Rousseau, Condorcet, Montesquieu) il en partage la volonté d'être universel. On appelle les droits fondamentaux également les libertés fondamentales (ce qui peut être discuté d'un point de vue philosophique d'ailleurs) et cela recouvre en un sens large les droits de l'homme (ainsi que la célèbre déclaration qui les constitue).

Un droit fondamental est nécessaire et suffisant. En cela il se distingue des autres lois car il est strictement nécessaire. En philosophie la nécessité est une idée forte qu'on explique ainsi : est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être. Ou pour le dire plus simple et comme dirait Jacques Toubon responsable de la défense de ces droits en France : un droit fondamental est absolu et ne peut être soumis à une question de moyens.

Je préfère personnellement l'idée de nécessité à celle d'absolu car l'absolu au sens politique n'a pas donné que de belles choses. Mais c'est assez similaire.

Parmi ces droits fondamentaux nous avons par exemple le droit à disposer de soi-même, la liberté de conscience et dans beaucoup de démocraties, le droit de grève ou d'obtenir un emploi. En France ces droits existent et si l'on regarde de plus près nous aurons un léger malaise sur leur mise en pratique. Nous y reviendrons.

Un droit fondamental a ceci de spécifique qu'il est fondement de la société mais aussi fondement des structures sociales mais aussi des concepts philosophiques régissant ces structures, nous retrouvons alors les définitions d'individu, de personne, de citoyen, de liberté, d'égalité. Des mots qui sonnent malheureusement creux tant ils sont galvaudés et qui possèdent en eux une puissance capable de décider de l'architecture des sociétés et des hommes.

Plus ces mots sont fragilisés, plus ce qui est déterminé par eux décline. C'est pour cette raison que le degré d'humanité d'une société et son déclin peut être analysé à travers le respect strict de ces droits.

On en vient à l'ironie de la situation actuelle.

Beaucoup de candidats se réfèrent à ces droits et promettent de les défendre dans l'Union Européenne ciblant des pays qui n'en sont pas référents comme la Hongrie ou la Pologne par exemple. Et dans les faits ils ont raison, la liberté de la presse est dramatiquement écartée en Hongrie et les droits des minorités totalement poussées du pied en Pologne.

Mais dans les pays dits socialement avancés qu'en est il ?

Sommes nous à même en France de pouvoir défendre des droits qui ne sont pas respectés chez nous ?

Nos prisonniers sont il traités en respect de ces droits ?

Chacun a t-il un droit effectif à avoir un emploi ?

Un droit au logement ?

Un droit de grève inconditionnel ?

Une liberté de conscience ?

Accueillons nous toute personne qui requiert un asile ?

En Italie est ce normal que des médecins soient menacés s'ils pratiquent l'avortement ?

La population Rom en Roumanie peut elle vivre dans la dignité ?

Que l'on ne s'inquiète pas, il y a un domaine où les droits inaliénables sont aliénés et où les libertés fondamentales conduisant normalement une égalité et une équité sont totalement ignorées : le respect des personnes dites « handicapées ».

je mets des guillemets car le handicap est toujours défini en vue d'une norme et par rapport à une société qui est adaptée à cette norme mais inadaptée au reste. Le handicap est donc un concept évolutif.

Mais que l'on se rassure, finalement aucun pays n'est capable de surmonter ce normativisme qui est l'excès de normes et donc d'intégrer la diversité en respectant scrupuleusement les libertés fondamentales et leur respect pour chacun. Comme le proclamait Rousseau "L'homme est né libre mais partout il est dans les fers."

Dans les faits une personne différente d'un point de vue mental sera marginalisée socialement et n'aura pas un égal accès aux services publics, à l'espace public, à l'emploi, aux structures associatives selon le sujet. La personne sera même considérée comme une personne amoindrie sans que quoi que ce soit ne soit fait pour changer cette conception des choses. Et quand la personne est dite amoindrie, reconnue comme telle alors ses droits et ses libertés le sont aussi et ce dans un consensus dramatique.

C'est dramatique pour les personnes mais également pour les sociétés responsables de cela. Car le seul moyen de faire progresser une société, de la faire évoluer est d'en changer les paradigmes et de permettre le respect strict des fondements qui constituent chaque structure sociale. Ces droits sont nécessaires, ils le sont pour tous.

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