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Protection et justice sociales, travail, dans une société non-productiviste

La santé, c’est-à-dire le bien-être physique, mental, social et environnemental (OMS), le bien-vivre, est au cœur de notre projet. C’est en France au XIXème siècle que la notion de santé publique est née. Les notions de qualité de vie, de solidarité, de prise en charge de la maladie et de ses conséquences ont connu un développement accéléré à partir du Front populaire en 1936, puis des propositions du Conseil national de la résistance, avec l’inscription du droit à la santé dans le préambule de la Constitution et la création de la Sécurité sociale en octobre 1945.

Une politique forte de santé et de protection sociale est une voie vers plus de bien-être, une meilleure qualité de vie pour tous ainsi qu’un soutien à l’innovation humaine et technologique, au service de l’émancipation de tou.tes. Sans elle, tous les autres droits (à l’éducation, au travail, au bonheur) sont compromis.

L’enjeu est d’offrir aux générations présentes et futures une vie digne et libre, le « bien-vivre », dans un environnement durablement préservé. Pour cela il fautdes propositions fortes comme la garantie pour tou.tes et partout d’un accès permanent à :

  • un environnement sain par la lutte contre toutes les pollutions, en particulier les perturbateurs endocriniens,
  • la prévention,
  • l’éducation
  • la santé et l’activité physique dès le plus jeune âge, une nourriture saine.

Ainsi, nous défendons

  • l’ouverture à tou.tes et partout, en particulier aux plus précaires, des droits à la santé,
  • la défense des soignant.es et de l’hôpital public,
  • la garantie de financements publics pour la santé,
  • la démocratie sanitaire pour renforcer les droits des citoyens.

 Parce que nous croyons à l’égalité et à l’émancipation, nous avons anticipé les menaces toujours plus grandes qui pèsent sur notre modèle social. Nous refusons de subir nos vies et d’assister, impuissant.es, à la perte de nos droits.

La France est un pays riche : elle peut et doit permettre de garantir le bien-vivre et la santé de tous ceux qui vivent sur son sol, quels que soient leur sexe, leur origine, leur situation sociale. Nous devons seulement cesser de faire dépendre la santé de considérations comptables, alors qu’elles sont d’abord humaines. Les inégalités sociales de santé concernent l’accès aux droits, à la prévention, aux soins. Elles engendrent près de 13 ans de différence d’espérance de vie à la naissance entre les 5% des Hommes les plus pauvres et les 5% les plus riches. Il est proprement inacceptable en démocratie de constater une telle injustice.

Pressé par l’impératif de rentabilité et de concurrence avec le secteur privé, conséquence d’un système dual public/privé qui est l’une de nos spécificités, l’hôpital public et les Ehpads partent à vau-l’eau tandis que la médecine de ville peine à remplir ses missions. Les investissements nécessaires à leur mission essentielle de service public et leur pérennité ne sont pas faits. La souffrance au travail, omniprésente, conduit les professionnels hospitaliers au burn out, qui n’est toujours pas reconnu comme maladie professionnelle. Sur une partie toujours croissante du territoire, il est de plus en plus difficile de trouver un soignant.

Dans les Ehpad, la maltraitance est redoutée, voire de plus en plus ressentie par les soignants comme les résident.es, faute de moyens. Toujours plus importants, les dépassements d’honoraires (2,5 milliards d’euros par an) forcent bon nombre de Français.es à retarder, ou pire, à renoncer aux soins. Pourtant illégaux, les refus de soins aux plus pauvres atteignent un niveau alarmant tandis que le tiers des personnes éligibles à la CMUc ne bénéficiait pas de ses droits (avant mise en place de la Complémentaire santé solidaire – CSS). Outil clé de la prévention auprès de nos enfants, la santé scolaire est en déshérence.

Dans les entreprises, la médecine du travail recule, alors que les risques psychosociaux et la pénibilité continuent de croître. Malgré les progrès considérables de leur utilité et de leur sécurité, les médicaments et les vaccins font injustement l’objet de plus de craintes que de confiance, reflets d’une défiance grandissante, alors que les laboratoires pharmaceutiques augmentent leurs profits grevant ainsi les budgets sociaux.

Encore largement sous-estimés, voire niés, les risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement et au changement climatique, qui interagissent avec les risques liés à nos comportements individuels, augmentent rapidement. Comme l’a souligné l’ONU en 2011, il existe à l’échelle mondiale une augmentation des maladies chroniques non infectieuses ayant pour cause une dégradation de notre environnement individuel et collectif qui touche particulièrement les catégories sociales les moins favorisées, conséquences de nos modes de production et de consommation, des fragilités des plus démunis.

Les inégalités sociales et territoriales s’amplifient face aux perturbations comportementales et environnementales et à leurs conséquences sanitaires, faisant apparaître un réel « Shit Life Syndrome » pour des millions de nos concitoyens. Ces graves dysfonctionnements du système de santé et de protection sociale en France ne sont que les exemples les plus patents sur une liste qui ne cesse de s’allonger. Nous ne sommes pas en avance. Ce sont les gardiens du système qui sont en retard.

Enfin les évolutions technologiques et la révolution numérique associée à la nécessaire diminution de notre empreinte écologique, doivent se traduire par une nouvelle façon de financer la protection sociale. Il n’est plus possible de considérer que les gains de croissance constituent la base de son financement. Dans une société postcroissance il faut remettre à plat les principes qui ont servi jusque-là.