L'insécurité semble passer au second plan derrière l'actualité sanitaire et économique, mais ce thème reste pourtant central dans le débat public. Les émotions intenses que l'insécurité suscite, la peur et la haine assombrissent la rationalité des arguments. La gauche a trop longtemps évité de s'emparer pleinement de ces questions, tentant de minimiser l'insécurité pour attirer le débat vers d'autres sujets. Cependant, en l'absence d'alternative forte, les citoyens finissent par se tourner vers ceux qui prétendent s'y attaquer. En brandissant leurs solutions simplistes et en agitant leurs bouc-émissaires, la droite à tout le loisir d'instrumentaliser les sentiments des citoyens. Avec le rassemblement national aux portes du pouvoir, il est urgent de montrer que l'autoritarisme n'a pas le monopole de l'insécurité. Que s'attaquer à l'insécurité est en fait plus efficace par la gauche, à condition que celle-ci se mobilise pour construire une alternative humaniste, volontariste et désirable, qui oeuvre à la réconciliation de la société avec elle même.
Incivisme et insécurité : gangrène de la démocratie
Subir, impuissant les agressions, les incivismes et le sentiment d’insécurité génère une haine qui s’attaque aux fondements de notre société. Toute la société devient alors responsable, ceux qui agressent (et ceux que l’on amalgame), ceux qui laissent faire, indifférents, effrayés ou « trop tolérants», et la puissance publique (police, justice, éducation) qui abandonne. Cela entraîne un repli sur l’entre-soi, l’assourdissement du débat rationnel, la montée de l’intolérance, et le triomphe de discours autoritaires simplistes.
Les minorités et les femmes, premières victimes : accompagner une révolution des moeurs
Patriarcat, culture du viol, harcèlement, insécurité, inégalités de salaires, inégale répartition des tâches ménagères, domination de l’espace public et de toutes les sphères de la société par les hommes, racisme aggressif ou ordinaire, ségrégation... Ces injustices d'un autre siècle minent encore la société, et chaque tentative de progrès se heurte à une réaction massive des composantes conservatrices et réactionnaires de la société. Pour éviter une fragmentation de la société, il faut accompagner ces transformations sociétales par l'éducation, la médiation et la sensibilisation au vivre ensemble.
Désaffection de la Police : Est-elle à même de résoudre seule, ces problèmes ?
Déjà discréditée pour la répression, les violences, les méthodes irrespectueuses, la police peine à être l’interlocuteur bienveillant dont les citoyens ont besoin lors d’évènements traumatisants. Par peur de représailles, de procédures humiliantes, par désaffection, par aversion pour la délation, ou même à cause de leur indisponibilité, beaucoup ne se tournent pas vers la police pour résoudre leurs problèmes d’incivilité, de violence et les injustices. Notamment dans les quartiers populaires, les milieux militants et pour les agressions sexuelles et sexistes. Il semble nécessaire de fournir aux citoyens un nouvel échelon public, complémentaire des forces de l'ordre et plus à même de résoudre leurs problèmes.
Le risques des solutions autoritaires : Répression et Surveillance de masse
En l’absence d’une réponse efficace de la puissance publique, une partie excédée de la population peut être tentée par des réponses spontanées (Gated communities, violences, milices, délation...) ou autoritaires (société de surveillance, répression, pénalisation…). Les Nouvelles Technologies de Surveillance et de Contrôle, vidéosurveillance, reconnaissance faciale, géolocalisation, traçage de l’activité numérique) et les nouvelles capacités de traitements de ces données (algorithmes et Big Data), permettent de nouvelles formes de répression gravement liberticides. Les atteintes à la libertés provoquent de moins en moins de résistance de la population. Les chocs d'insécurité successifs (crise migratoire, faits divers, violence urbaine, attentats, crise sanitaire...) finissent par les rendre habituelles, acceptables, et même désirables pour certains.
Le terrain de l'insécurité n'est pas perdu d'avance, les solutions simplistes et répressives ont plutôt prouvé leur inefficacité voir même leur contre-productivité. La gauche se doit de mobiliser la société civile, pour innover et proposer des solutions alternatives.
Quelques éléments de proposition dans la contribution suivante : Un Service public participatif du vivre-ensemble pour coordonner une mobilisation humaniste de la société civile contre toutes les violences et les dominations 2/2
Incivisme et insécurité : gangrène de la démocratie
Subir, impuissant les agressions, les incivismes et le sentiment d’insécurité génère une haine qui s’attaque aux fondements de notre société. Toute la société devient alors responsable, ceux qui agressent (et ceux que l’on amalgame), ceux qui laissent faire, indifférents, effrayés ou « trop tolérants», et la puissance publique (police, justice, éducation) qui abandonne. Cela entraîne un repli sur l’entre-soi, l’assourdissement du débat rationnel, la montée de l’intolérance, et le triomphe de discours autoritaires simplistes.
Les minorités et les femmes, premières victimes : accompagner une révolution des moeurs
Patriarcat, culture du viol, harcèlement, insécurité, inégalités de salaires, inégale répartition des tâches ménagères, domination de l’espace public et de toutes les sphères de la société par les hommes, racisme aggressif ou ordinaire, ségrégation... Ces injustices d'un autre siècle minent encore la société, et chaque tentative de progrès se heurte à une réaction massive des composantes conservatrices et réactionnaires de la société. Pour éviter une fragmentation de la société, il faut accompagner ces transformations sociétales par l'éducation, la médiation et la sensibilisation au vivre ensemble.
Désaffection de la Police : Est-elle à même de résoudre seule, ces problèmes ?
Déjà discréditée pour la répression, les violences, les méthodes irrespectueuses, la police peine à être l’interlocuteur bienveillant dont les citoyens ont besoin lors d’évènements traumatisants. Par peur de représailles, de procédures humiliantes, par désaffection, par aversion pour la délation, ou même à cause de leur indisponibilité, beaucoup ne se tournent pas vers la police pour résoudre leurs problèmes d’incivilité, de violence et les injustices. Notamment dans les quartiers populaires, les milieux militants et pour les agressions sexuelles et sexistes. Il semble nécessaire de fournir aux citoyens un nouvel échelon public, complémentaire des forces de l'ordre et plus à même de résoudre leurs problèmes.
Le risques des solutions autoritaires : Répression et Surveillance de masse
En l’absence d’une réponse efficace de la puissance publique, une partie excédée de la population peut être tentée par des réponses spontanées (Gated communities, violences, milices, délation...) ou autoritaires (société de surveillance, répression, pénalisation…). Les Nouvelles Technologies de Surveillance et de Contrôle, vidéosurveillance, reconnaissance faciale, géolocalisation, traçage de l’activité numérique) et les nouvelles capacités de traitements de ces données (algorithmes et Big Data), permettent de nouvelles formes de répression gravement liberticides. Les atteintes à la libertés provoquent de moins en moins de résistance de la population. Les chocs d'insécurité successifs (crise migratoire, faits divers, violence urbaine, attentats, crise sanitaire...) finissent par les rendre habituelles, acceptables, et même désirables pour certains.
Le terrain de l'insécurité n'est pas perdu d'avance, les solutions simplistes et répressives ont plutôt prouvé leur inefficacité voir même leur contre-productivité. La gauche se doit de mobiliser la société civile, pour innover et proposer des solutions alternatives.
Quelques éléments de proposition dans la contribution suivante : Un Service public participatif du vivre-ensemble pour coordonner une mobilisation humaniste de la société civile contre toutes les violences et les dominations 2/2