Dans un pays où la formation continue fait encore défaut, les positions sociales acquises à l’entrée dans le marché du travail sont décisives pour la suite de la carrière professionnelle. Ainsi, comme l’accès au diplôme est lui-même très lié à la position sociale des parents, les enfants de cadres deviennent bien plus souvent cadres eux-mêmes que les enfants d’ouvriers.
Aujourd’hui, les mesures du gouvernement sont de nature sectorielle, et s’opposent à une politique “jeunesse” cohérente, en capacité d’accompagner les individus de l’adolescence jusqu’au début de l’âge adulte. Dans le même temps, la précarité de l’emploi des jeunes explose : elle est passée de 17,3 % à 53,7 % entre 1982 et 2018 chez les 15-24 ans qui travaillent. Les jeunes sont bien plus touchés que les autres classes d’âge, même si la précarité a augmenté pour tous. Le taux est passé de 2,9 % à 11,5 % chez les 25-49 ans et de 2,3 % à 6,2 % chez les plus de 50 ans. De l’école à l’emploi, en passant par la santé, les loisirs ou le logement, les jeunes souffrent de difficultés ou bénéficient d’avantages liés à leur milieu social : la lutte contre la précarité des jeunes nécessite la mise en place de politiques sociales globales, dans les domaines de l’éducation, la santé, de la culture, du logement, des transports en commun, etc.
Une des premières difficultés dans le parcours de vie d’un.e jeune, et dans son accès à l’autonomie, est d’avoir un toit sur la tête. Le loyer est le premier pôle de dépenses des étudiants. En France, le budget moyen d’un étudiant est d’environ 600 euros par mois. Dans les grandes villes de province le prix de location d’un studio peut atteindre 500 euros et plus de 800 euros à Paris. Il s’agit d’un poste de dépenses si important qu’il conditionne toutes les autres dépenses des jeunes et restreint fortement leur accès à l’autonomie. Une personne sur deux a déjà dû refuser une offre d’emploi pour des problèmes de transports.
L’accès à la santé des jeunes est de plus en plus contraint. D’après la Croix-Rouge, le non-recours aux soins concerne 55 % d’entre eux, faute de ressources financières suffisantes pour 48 % d’entre eux. Un tiers des étudiant.e.s a d’ailleurs renoncé à se faire soigner au cours des 12 derniers mois. Ces chiffres s’expliquent par des choix dommageables mais contraints : le reste “à vivre” après le paiement des charges étant de plus en plus faible.
La capacité à être mobile conditionne l’autonomie et l’accès à l’emploi et aux opportunités. Ici, les inégalités sociales se mêlent aux inégalités socio-spatiales. La desserte en transports collectifs est donc un élément très important, le prix des transports l’est tout autant : c’est un poids important dans le budget des jeunes et des étudiants. Selon l'UNEF, cette part peut atteindre 258,63 euros en moyenne pour les boursiers et 269,31 euros pour les non boursiers. Elle est en augmentation dans de nombreuses villes, par exemple à Strasbourg (+25%) ou Bordeaux (+2,5%).
Propositions
● Expérimenter sur le territoire national, un Revenu Universel d’Existence pour les moins de 25 ans, au-dessus du seuil de pauvreté de 1015 €/mois.
● Engager la construction massive de logements CROUS et de foyers de jeunes travailleur.euses et renforcer la garantie locative d’Etat.
● Proposer lorsque c’est possible, ou tendre vers cet objectif, la gratuité des transports collectifs pour les jeunes de moins de 26 ans.
● Afin de faciliter l’accès à des soins parfois coûteux, proposer un chèque santé aux jeunes de moins de 25 ans permettant de financer une consultation avec un professionnel de santé (gynécologue, opticien, etc) mais aussi d’accéder à des séances chez un.e psychologue.
● Mise en place, à termes, d’un tiers-payant généralisé pour supprimer la barrière financière de l’accès aux soins.
● Mettre à disposition dans toutes les universités, lycées, collèges et institutions, des protections hygiéniques gratuites.
● Instaurer un “Pass Mobilité” de 800€ par mois destiné aux jeunes de 16 à 25 ans, leur permettant d’effectuer une année d’échange au sein de l’Union Européenne, qu’il s’agisse d’une année d’études, un service civique européen ou encore une année de césure destinée à mener une activité professionnelle.
Aujourd’hui, les mesures du gouvernement sont de nature sectorielle, et s’opposent à une politique “jeunesse” cohérente, en capacité d’accompagner les individus de l’adolescence jusqu’au début de l’âge adulte. Dans le même temps, la précarité de l’emploi des jeunes explose : elle est passée de 17,3 % à 53,7 % entre 1982 et 2018 chez les 15-24 ans qui travaillent. Les jeunes sont bien plus touchés que les autres classes d’âge, même si la précarité a augmenté pour tous. Le taux est passé de 2,9 % à 11,5 % chez les 25-49 ans et de 2,3 % à 6,2 % chez les plus de 50 ans. De l’école à l’emploi, en passant par la santé, les loisirs ou le logement, les jeunes souffrent de difficultés ou bénéficient d’avantages liés à leur milieu social : la lutte contre la précarité des jeunes nécessite la mise en place de politiques sociales globales, dans les domaines de l’éducation, la santé, de la culture, du logement, des transports en commun, etc.
Une des premières difficultés dans le parcours de vie d’un.e jeune, et dans son accès à l’autonomie, est d’avoir un toit sur la tête. Le loyer est le premier pôle de dépenses des étudiants. En France, le budget moyen d’un étudiant est d’environ 600 euros par mois. Dans les grandes villes de province le prix de location d’un studio peut atteindre 500 euros et plus de 800 euros à Paris. Il s’agit d’un poste de dépenses si important qu’il conditionne toutes les autres dépenses des jeunes et restreint fortement leur accès à l’autonomie. Une personne sur deux a déjà dû refuser une offre d’emploi pour des problèmes de transports.
L’accès à la santé des jeunes est de plus en plus contraint. D’après la Croix-Rouge, le non-recours aux soins concerne 55 % d’entre eux, faute de ressources financières suffisantes pour 48 % d’entre eux. Un tiers des étudiant.e.s a d’ailleurs renoncé à se faire soigner au cours des 12 derniers mois. Ces chiffres s’expliquent par des choix dommageables mais contraints : le reste “à vivre” après le paiement des charges étant de plus en plus faible.
La capacité à être mobile conditionne l’autonomie et l’accès à l’emploi et aux opportunités. Ici, les inégalités sociales se mêlent aux inégalités socio-spatiales. La desserte en transports collectifs est donc un élément très important, le prix des transports l’est tout autant : c’est un poids important dans le budget des jeunes et des étudiants. Selon l'UNEF, cette part peut atteindre 258,63 euros en moyenne pour les boursiers et 269,31 euros pour les non boursiers. Elle est en augmentation dans de nombreuses villes, par exemple à Strasbourg (+25%) ou Bordeaux (+2,5%).
Propositions
● Expérimenter sur le territoire national, un Revenu Universel d’Existence pour les moins de 25 ans, au-dessus du seuil de pauvreté de 1015 €/mois.
● Engager la construction massive de logements CROUS et de foyers de jeunes travailleur.euses et renforcer la garantie locative d’Etat.
● Proposer lorsque c’est possible, ou tendre vers cet objectif, la gratuité des transports collectifs pour les jeunes de moins de 26 ans.
● Afin de faciliter l’accès à des soins parfois coûteux, proposer un chèque santé aux jeunes de moins de 25 ans permettant de financer une consultation avec un professionnel de santé (gynécologue, opticien, etc) mais aussi d’accéder à des séances chez un.e psychologue.
● Mise en place, à termes, d’un tiers-payant généralisé pour supprimer la barrière financière de l’accès aux soins.
● Mettre à disposition dans toutes les universités, lycées, collèges et institutions, des protections hygiéniques gratuites.
● Instaurer un “Pass Mobilité” de 800€ par mois destiné aux jeunes de 16 à 25 ans, leur permettant d’effectuer une année d’échange au sein de l’Union Européenne, qu’il s’agisse d’une année d’études, un service civique européen ou encore une année de césure destinée à mener une activité professionnelle.