De la petite enfance jusqu'à l’école primaire
Vue d’ensemble
Plus largement que l’école primaire, nous proposons de mettre en œuvre
une priorité allant de la petite enfance jusqu’au primaire. Énormément d’inégalités
trouvent leur origine dans les premiers âges de la vie et c’est à la source qu’elles pourront être combattues le plus efficacement.
Il faut ainsi assurer un développement physique, cognitif, affectif, social et émotionnel avec une attention spécifique au développement du langage oral puis du langage écrit. Il faut ainsi offrir la possibilité aux parents de trouver un accompagnement dès la naissance de l’enfant (sous forme de places en crèche, mais aussi de conseils, de rencontres avec d’autres parents avec des professionnels, etc). Cette politique doit ensuite se décliner dans toutes les structures d’accueil collectives (crèches, centres aérés, écoles maternelles, écoles primaires) et les espaces accueillant du public (bibliothèques, musées, etc).
L’ensemble serait rendu visible par un « plan de la petite enfance » et un « plan du langage et de la lecture ».
Propositions
Pour un plan de la petite enfance
• Augmenter les places en crèche
• S’appuyer sur le
rapport Giampino de 2016 (Développement du jeune enfant – Modes d’accueil, Formation des professionnels)
• Créer des « espaces des parents » dans les lieux d’accueil des enfants. Ces espaces seraient dédiés à réfléchir sur les questions liées à la parentalité, grâce à des rencontres entres parents et des rencontres avec des professionnels (utile aussi pour le plan sur le langage)
• Lancer un plan sanitaire de grande envergure pour supprimer les perturbateurs endocriniens néfastes au développement des enfants.
• Sensibiliser aux impacts du numérique et plus largement des écrans, souvent méconnus (voir par exemple les travaux de Michel Desmurget sur l’ampleur des dégâts causés par l’usage des écrans par les enfants mais aussi par les parents). Organiser des campagnes de sensibilisation, pilotées par le ministère de la santé (et sans le poids des lobbys du numérique).
• Mettre en place une semaine de la petite enfance, qui inclue notamment les thématiques suivantes (via ateliers, débats, émissions, etc)
- le développement et l’éveil des jeunes enfants, comment les favoriser
- les impacts du numériques
- les impacts environnementaux sur les enfants
- la nutrition
→ Certaines thématiques traitées peuvent d’ailleurs contribuer à la prise de conscience de l’importance d’une modification écologique de la société car les impacts sur les enfants ont souvent plus de retentissement.
Pour un plan du langage et de la lecture
• Information systématique aux parents en maternité, sous la forme d’un fascicule nationale et d’explication par le corps médical, sur
- l’importance de parler à son enfant de façon riche pour qu’il développe le langage (beaucoup ne le font pas simplement car ils n’ont pas conscience de cette importance)
- les ressources existantes à destination de parents (en termes de documentation, de lieux d’accueil, d’accompagnement médical, etc), parfois mal connues, surtout chez les plus défavorisés
• Utiliser les « espaces des parents » proposés dans le plan petite enfance pour améliorer l’information aux parents et pour créer des espaces de partage parents/enfants autour de la lecture.
• Offrir à tout nouveau-né un livre (pas nécessairement en français, selon la langue des parents et pas nécessairement avec du texte, selon si les parents sont ou non alphabétisés). Avec cela, on donne des informations sur les bibliothèques locales (sur le modèle du programme « One book a child »)
• Un rapport sur le développement lors des « 1000 premiers jours de l’enfant » est en cours. Il n’est pas encore sorti mais il apportera probablement des pistes intéressantes. Il doit notamment formuler une proposition de « parcours du jeune parent » pour accompagner la parentalité.