BIG n°53 - Pour construire l'indispensable alternative, accélérons !

Cette sortie du confinement est aussi la fin d’une époque : celle de la domination culturelle et idéologique du néo-libéralisme.

Partout dans le monde, en France, les peuples demandent la rupture avec le tout-concurrence, la loi exclusive du profit, la prédation consumériste qui détruit l’environnement et les êtres humains.
Protection sociale, services publics de haute qualité, relocalisation économique, démocratie réelle : la crise sanitaire conduit à des imaginaires qui devraient porter l’agenda de l’écologie sociale, de la construction d’alternatives concrètes au capitalisme productiviste, des alternatives écologistes et solidaires.
Force est de constater qu’il n’y a rien à attendre d’Emmanuel Macron sur le sujet. La distance entre les discours et les actes est comme d’habitude abyssale et si le Président de la République a compris que sa survie politique passait par changer les mots, la logique profonde qui le guide et les intérêts puissants qui le soutiennent en feront un opposant résolu aux transitions écologiques et sociales indispensables, quoi que seront les manœuvres politiciennes du début de l’été…

Nous sommes donc face à ce paradoxe : alors que les temps idéologiques sont favorables à nos valeurs et projets, les écologistes et les gauches semblent encore loin d’incarner une alternative crédible !
Pour Génération.s, les deux ingrédients du succès sont évidents :

- Il faut un projet de transformation puissant de la société, alliant préoccupation environnementale, justice sociale et démocratie réelle. Appelons-le comme nous voulons : écologie politique, écologie sociale, gauche écologiste, peu importe, les mots ne doivent pas diviser quand l’essentiel est en commun.
A la fin du mois de juin, vous aurez, membre de Génération.s, à vous prononcer sur la synthèse de votre travail, de vos contributions. Le processus, avec plusieurs milliers d’interventions, est déjà un succès, nous aurons ainsi des éléments saillants du projet de société que nous voulons porter au débat, à la discussion avec la société et les mouvements politiques, comme nous l’avons si bien fait au moment du « confinement » concernant le Revenu Universel d’Existence. 
- Il faut, à partir de ce projet de transformation, l’alliance la plus large des forces citoyennes, sociales, des mouvements politiques écologistes et de gauche. Sans cela, c’est la défaite assurée et la continuation, au mieux, du macronisme, au pire, le basculement du pays vers l’extrême-droite.
Le deuxième tour des élections municipales met en évidence que le camp de l’écologie et des gauches est le même : partout LREM s’allie avec la droite, dans l’immense majorité des cas, forces écologistes et de gauche font cause commune.

C’est bien cette évidence du rassemblement comme « clé » de la victoire qui guide Génération.s. Depuis sa création, depuis la Convention de Grenoble, nous oeuvrons en ce sens et des signaux favorables se font jour.
Les initiatives unitaires se sont multipliées ces dernières semaines, des appels ont rassemblé très largement et l’idée d’un grand évènement commun aux forces de l’alternative écologiste et sociale fait son chemin ! Nous l’appuyons et travaillons pour la concrétiser, ce serait un formidable signe d’espoir pour toutes celles et ceux qui s’impatientent, qui veulent construire l’outil du changement.

En conséquence, le Collectif national, comme autorité exécutive du Mouvement a pris plusieurs décisions :
- Il a acté un texte de principes rappelant l’exigence du rassemblement des écologistes et des gauches (ICI) (n’hésitez pas à vous en servir localement)
- Il s’est impliqué et s’implique entièrement dans les discussions avec les initiatives citoyennes en faveur du rassemblement ; avec nos partenaires du Big Bang bien sûr mais bien au-delà ;
- Il a établi un dialogue fréquent et fécond avec les forces écologistes et de gauche.

En ce sens, sans invalider les autres discussions, une réceptivité nouvelle s’est faite jour chez EELV, ce qui nous conduit à approfondir les échanges afin d’établir comment travailler plus efficacement ensemble.

Pour discuter collectivement de ces sujets fondamentaux et malgré des règles sanitaires très contraignantes, le Collectif National souhaite que l’Assemblée des membres et des Territoires puisse travailler et se réunir (sans doute virtuellement) dans la première quinzaine du mois de Juillet.
Eclairée par le vote des adhérents concernant le « projet de société » et le travail de discussion politique fait par le CN, elle devra être à même de synthétiser une feuille de route pour notre Mouvement concernant l’été et l’automne. Les conditions matérielles et pratiques de ce moment important sont à l’étude.

Enfin, l’automne doit être l’occasion pour Génération.s de faire le point sur les trois ans qui viennent de s’écouler, d’actualiser son orientation, ses équipes. Sans que nous ne puissions encore donner plus de détails pratiques, une Convention Nationale du Mouvement sera utile pour que chacune et chacun puisse contribuer à édifier le devenir et le rayonnement de nos valeurs fondamentales.

Génération.s est indispensable à la construction d’une force nouvelle et puissante, incarnant un humanisme écologiste, ancrée dans la lutte pour la justice sociale. Les mois à venir sont importants, c’est avec enthousiasme que nous affrontons ces défis cruciaux avec la ferme volonté de bâtir un futur enfin désirable.

Claire Monod et Guillaume Balas, coordinateurs nationaux de Génération.s