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  dimanche 31 mai 2020
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Dans les thèmes proposés au débat, un grand absent : la Culture.
Et pourtant, elle est ce qui lie les français. Les attentats du Bataclan, tout un symbole de l'attaque de ce qui réunit. L'incendie de Notre-Dame : au-delà des religions, au delà de son histoire individuelle, une émotion commune a surgit face à ces 1.000 ans d'Histoire, d'hommes morts en la batissant, de souvenirs individuels face à cette architecture hors-norme.
Pendant le confinement encore. Le s films, les livres, la radio, la musique étaient l’échappatoire de tou-te-s. A la reprise de l'activité, les cinémas et les spectacles vivants (festivals, concerts...) sont ce qui est le plus attendus par les habitants.

La culture est à mon sens un outil indispensable de la cohésion d'un programme politique de gauche. Une culture qui qui valorise la diversité artistique, la diversité culturelle, la diversité esthétique. Une culture qui est en dehors de la seule économie de marché. Bien au delà de l'économique, le spectacle vivant permet à des centaines, des milliers, des dizaines de milliers de gens de partager ensemble un moment ephémère.
Quels sont les souvenirs les plus marquants des gens ? Leur(s) enfant(s), leur(s) recontre(s) et leurs spectacles. Celui qui a assisté à un concert de Renaud dans les années 80, de NTM dans les années 90, de Pink Floyd, des Who, d'un opéra, d'un spectacle au détour d'une rue, des émotions sous un chapiteau...
Le cinéma est un marqueur de cohésion sociale. Du Pere Noel est une ordure aux films de Marcel Carné, Truffaut ou Blier.

Travailler sur le monde d'Après doit prendre en compte cet aspect culturel. C'est un outil d'aménagement du territoire : des chapiteaux qui peuvent amener des salles de spectacle au plus près des populations, en zone rurale ou péri-urbaine ; aux lieux intermédiaires qui permettent de décloisonner la ville et d'être un moteur de la vie associative de quartier (les lieux intermédiaires culturels sont bien souvent également le lieu de l'AMAP, le lieu de réparation solidaire de vélos ou de materiels, le lieu de rassemblement des assos...). C'est un outil de cohésion sociale : mélanger les 'bobos' et les 'prolos' est une des richesses de la culture. C'est le lieu du vivre ensemble : au lieu d'être seul chez soi devant un tv, c'est le partage d'émotions ensemble pour un moment éphémère unique.

Portons un projet culturel ambitieux et rénové !
Origine de la proposition
à titre individuel
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il y a plus d'un mois
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#828
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La culture, cœur de démocratie

Les cultures de chacun·e sont ce qui permet aux individus et aux collectifs de vivre pleinement leur humanité et leur citoyenneté. Il nous semble donc que Génération·s doit présenter la politique culturelle qu’il défend.
Nous proposons une politique visant à soutenir et encourager les dynamiques de découvertes, d’apprentissages et de créations de tou·tes dans tous les domaines des arts comme des savoirs, et passe par une mise en cohérence de l’action publique à tous les échelons, sur tous les territoires, pour toutes les disciplines.
Elle s’appuie sur le principe de respect des droits culturels, en tant que droits humains fondamentaux inaliénables, universels, indivisibles et interdépendants. Ces caractéristiques garantissent que leur mise en œuvre ne se fasse jamais au détriment d’autres droits, ni d’autres personnes, dont la dignité est primordiale.

Les droits culturels désignent et protègent les libertés et responsabilités de chaque personne, seule ou en commun, de choisir, exprimer et vivre librement son identité culturelle ; d’accéder aux ressources et références culturelles qui sont nécessaires à ces processus, de les transmettre ; et de participer aux vies culturelles des milieux dans lesquels elle évolue et de ceux qu'elle souhaite rejoindre par des actes de création, contribution, coopération.

Une politique centrée sur le respect des droits culturels se fonde sur la personne, sur le collectif et sur leurs interactions, dans une optique de citoyenneté culturelle inclusive de toutes les personnes présentes sur le territoire.
Il s’agit de garantir la reconnaissance de toutes les formes de culture, la force des dialogues transdisciplinaires, la vitalité des débats, l’existence d’espaces collectifs et la capacité de tou·tes à pouvoir s’y rendre et s’y exprimer en toute dignité.

Dans cet objectif la politique culturelle de Génération·s serait d’impulser une transformation profonde et radicale du rôle des acteurs publics, en tenant compte des inégalités territoriales à toutes les échelles (commune, agglomération, département, région).
C’est la politique d’une culture cœur de démocratie, qui favorise les discussions, l’esprit critique et le libre-arbitre.

Des pistes opérationnelles

Vitalité de la Culture

Le respect des droits culturels passe par l’ouverture d’espaces où les personnes rencontrent les œuvres et savoirs, mais aussi expriment et discutent le sens qu’ils prennent pour elles, apprennent comment ils se créent et participent à la création.
Nous soutenons donc les dispositifs porteurs d’une diversité incluant création, co-création, diffusion et discussion :
- Formes artistiques qui touchent plus qualitativement un public moins nombreux ;
- Dispositifs de résidences longues d’artistes, sur tous les territoires ;
- Formes artistiques dans l’espace public.

Nous soutenons aussi une formation des professionnel.le.s pour accompagner au mieux cette diversité :
- Formation des enseignant·es et médiat·eur·rices aux méthodes centrées sur la discussion des apports des participant·es ;
- Protection des temps de formation et réflexivité dans la pratique professionnelle.

Modes de gouvernance

Le respect des droits culturels passe également par des mécanismes de gouvernance eux aussi porteurs de discussion. Nous proposons :
- La création d’assemblées de définition des politiques culturelles territoriales, ouvertes à des représentant·es de tous les rôles concernés (élu·es, fonctionnaires, créat·eur·rices, publics, habitant·es,...) ;
- La création de référent·es de quartiers pour accompagner ces assemblées ;
- L’ouverture partielle des commissions d’attribution des subventions à d’autres disciplines artistiques et à des citoyen·nes tiré·es au sort ;
- La mise en place de directions paritaires dans les établissements publics de diffusion culturelle ;
- Le renforcement des instances de coordination entre les ministères de la Culture, de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ;
- Une attention multicritères aux paysages culturels territoriaux : par disciplines, par étapes de filières (formation, création, diffusion, conservation), mais aussi par formes de participation des personnes ;
- Une plus grande formalisation des évaluations et retours d’expériences des actions menées, pour sortir de l’hégémonie des critères quantitatifs de revenus et de nombre de publics. Par exemple, un bilan aussi qualitatif de ce qu’ont changé les temps d’activité périscolaire pour les enfants qui en ont bénéficié, et de ce qu'ont changé les formats équivalents pour les pratiques et les envies des adultes en ayant bénéficié dans les générations précédentes.

Outils de financement

Nous proposons plusieurs sources de financement de ces propositions :
- L’inclusion d’actions culturelles artistiques, éducatives et/ou de recherche participative dans la formation continue de tou·tes, avec recours possible au Compte Personnel de Formation ;
- L’inclusion du temps de préparation des classes à projets artistiques dans les services des enseignant·es ;
- La réallocation du budget du Pass Culture à des dispositifs moins consuméristes, tels que les classes à projets artistiques et culturel ;
- Des financements de la création qui permettent de libérer, au moins en partie, les droits d’auteur, pour une plus grande circulation des œuvres et des savoirs :
- conditionnement des subventions à une ouverture des droits,
- extension du système de financement du CNC à l’édition,
- mise en place de brevets courts comme pour les médicaments,
- reconnaissance des activités culturelles collectives dans les heures contributives au bien commun pouvant être utilisées dans le cadre du revenu universel (similaires à un service civique partiel pour adulte).
Origine de la proposition
au nom d'un Comité local
Comité Génération.s Paris 19
il y a plus d'un mois
·
#826
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La culture est un bien commun à partager ...
Cette notion du commun et du partage est à mettre dans le débat car une société telle que je la conçois doit donner à tout individu la possibilité à un moment de sa vie de fréquenter et gouter la Culture, car une de ses fonctions premières est d 'ouvrir la pensée, d'élever les individus (au sens d'élévation) mais aussi de les divertir en conscience.

La Culture peut se définir comme la mise en relation des artistes, du public et des oeuvres .Cette conception del a Culture indique bien le lien est au coeur de la présence de la culture dans une société et que sa présence se joue dans d'linterraction.

Le comment de cette mise en relation doit nous guider ...

Dans cette réflexion du "comment" il est important de ne pas mélanger la pratique artistique de loisir offerte dans le contexte des structures de proximité maison de quartier, MJC, maison pour tous centre d 'animation etc., très importante et l'acte artistique qui consiste en une chaine : choisir un art -acquérir des techniques - avoir une démarche artistique - proposer l'oeuvre au regard du public car l'oeuvre existe grâce au regard de l'autre.

Des pistes à creuser
- Remettre à niveau humainement et financièrement le tryptique "formation - création - diffusion"
- Soutenir la création artistique dans sa diversité
- Formuler un plan d'envergure sur l'Education Artistique et la pratique artistique en milieu scolaire et universitaire
- Retrouver ce maillage territorial essentiel qui associe la vie culturelle de quartier et l 'offre culturelle des réseaux de référence .
Origine de la proposition
à titre individuel
Odile COUGOULE
il y a plus d'un mois
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#793
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La culture et l’argent

On constate que l’on est passé en 30 ans de « la culture un bien commun à partager » à « la culture objet de consommation ».
Cette orientation « économique » de la culture a eu deux effets :
- Elle a tué la diversité de ses formes car de même que les grandes surfaces ont tué le petit commerce des centres villes et que les multiplexes ont tués les cinémas de quartier et les cinémas d’arts et d ‘essai confier pour des raisons économiques la totalité des missions aux structures labellisées (SN, CDN, CCN Orchestres nationaux…) a anéanti les acteurs territoriaux de moindre envergure portant des projets souvent personnels aux identités diverses.
- Elle a, par la facilité de l’achat (amazone), éloigné certaines populations du lien direct et indispensable à ce qui fonde notre « vivre ensemble » : une culture commune,
- Elle a poussé toute une jeunesse vers des pratiques généralement en solitaire de type Iphone- internet -netflix qui ne demandent rien d’autres que de cliquer.

Dans le domaine du spectacle vivant et du cinéma, un objectif affiché qui a mené à ces dérives est le principe de l’évaluation par le chiffre aussi bien en termes de publics qu’en terme de retombées économiques… Faire du chiffre au risque de perdre le sens et de lâcher sur les contenus ! Il est intéressant de voir que les bilans des festivals comme Avignon envoyés à la presse ne déclinent que des chiffres. Il est rare que l’on parle des œuvres, de la découverte d’un texte, d’un lieu ou d’un artiste…

Les lieux de culture dans leur définition sont pourtant et doivent rester des lieux de vie et non aligner leurs pratiques sur la logique économique des lieux de consommation. La seule manière de résister au consumérisme du spectateur -peu souhaitable à terme car créateur de frustration- et à la marchandisation des projets culturels ne peut se faire qu’en pensant la culture comme une activité complètement improductive.

Ne plus accepter le principe de consommation mais rendre à la culture sa force en tant que bien universel c’est repenser la culture comme élément central de la vie sociale.

Des outils sont à notre disposition pour repenser les interventions de l’état :

Les Structures
- Stopper les privatisations ponctuelles mais fréquentes, des établissements publics comme La Villette à des fins commerciales
- Limiter la durée des mandats des directeurs (trices).
- Envisager des directions collégiales des lieux de culture : Imaginer des lieux de cultures dirigés par des équipes mixtes comportant des artistes, des penseurs, des scientifiques, des corps de métiers mélangés (boulangers, agriculteurs, etc.) et non exclusivement des professionnels de culture pour concevoir des programmations ouvertes à tout le monde

Les compagnies - les subventions
- Favoriser la création de coopératives d’artistes plus engagées et responsables au niveau financier
- Questionner les critères d’excellence d’attribution d’aides
- Mettre fin à la création de la catégorie incompréhensible de « Compagnies nationales » privilégiées et sur – subventionnées
- Revoir la standardisation actuelle des subventions mais les déterminer en fonction de critères plus en adéquation avec l'offre culturelle du terrain
- Définir plus clairement les raisons et objectifs des subventionnement
- Ouvrir les commissions de subvention au public…
- Réfléchir à associer les subventions aux emplois, à la diffusion des œuvres créées, aux services rendus, à l’ouverture culturelle etc.…

La gouvernance
- Préserver une dynamique dans les gouvernances à tous les niveaux –état, ville, région, départements, lieux etc. …
- Changer l’organisation pyramidale de la culture
- Donner aux femmes la place qui leur est due
- Prendre en compte la diversité dans les nominations
- Réfléchir à la collégialité dans toutes les nominations, directions et autres
- Remettre les artistes au cœur des outils culturels en faisant en sorte que les projets et les saisons des établissements culturels soit élaborés en partenariat avec des artistes ayant la connaissance du territoire.

Les commissions de subventions
- Revoir la standardisation actuelle des subventions mais les déterminer en fonction de critères plus en adéquation avec l'offre culturelle du terrain
- Définir plus clairement les raisons et objectifs des subventionnement
- Ouvrir les commissions de subvention au public…
Origine de la proposition
à titre individuel
mais adhérente au génération-s Comité 75019
il y a plus d'un mois
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#791
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Pour un service public de la culture[

Une politique publique de la culture doit garantir les moyens et les ressources nécessaires à chacun pour pouvoir s’exprimer et avoir une existence plus heureuse et plus riche dans l’interaction avec les autres.
Comme la santé et l’éducation, les bénéfices d’une politique culturelle tournée vers l’autre ne peuvent être ni chiffrées ni évalués. Il est difficile d’envisager les retombées d’une politique de la culture de façon comptable, c’est à dire en termes de profits et de pertes.
Jean Vilar disait en 1971 « Le théâtre est une nourriture aussi indispensable à la vie que le pain et le vin… Le théâtre est donc, au premier chef, un service public. Tout comme le gaz, l’eau, l’électricité.
En cette période où la vie est traversée par des crises sanitaires et sociales d’envergures ne laissons pas s’installer au cœur du pays la peur, le désarroi et les déséquilibres dus à l’incertitude mais refondons de façon positive ce qui nous lie les uns et aux autres : une culture ouverte, riche et diversifiée qui donne espoir.
L’État doit donc s’engager dans la redéfinition de la Culture en tant qu’élément vital de la société en investissant humainement et financièrement dans un projet culturel

Cela passe par
1. Une redéfinition de l’accès à la culture
Accès facilité ne veut pas dire gratuité.
Il y a longtemps que l’objectif de l’ouverture des lieux culturels au plus grand nombre devrait être derrière nous et pourtant ces lieux de ressources et de savoirs font encore peur ou sont mal compris. Envisageons une Culture à hauteur d’homme c’est-à-dire qui s’exprime dans la quotidienneté du citoyen et dans sa proximité géographique ; une culture qui prenne en compte le cheminement de l’individus sans l’écraser de son savoir.
Les lieux, les acteurs et les réseaux sont à même de construire une confiance ascendante et descendante qui puisse réparer les fractures constatées.

Lutter contre le « c’est pas pour moi » c’est donner l’accès aux œuvres, aux lieux de spectacle, aux pratiques artistiques, à l’acte de créer …. C’est valoriser l’artiste dans sa pratique, c’est montrer le milieu artistique comme accessible et non réservé aux privilégiés et surtout c’est revaloriser les métiers artistiques en tant que profession et non uniquement en tant que passion

2. La reconnaissance de la formation, du statut d’artiste et d ‘auteur
L’accès à la culture passe aussi par la reconnaissance du statut d’artiste et d ‘auteur au même titre que n’importe quel métier. L’intermittence (statut de chômeur) ne peut rester la solution à tous les problèmes de budget, de déploiement des projets, de développement de carrière etc. …
Le réseau de formation est à affirmer comme une filière professionnelle donnant des savoir, des compétences et des certifications. Outre les diplômes nationaux supérieurs professionnels (DNSP) et les masters d’administration, envisager le développement des BAC artistiques et techniques du spectacle et des BTS arts vivants stabiliserait le domaine des métiers du spectacle et ouvrirait la voie à une jeunesse qui ne trouve pas sa place dans un système scolaire vécu comme trop « classique » et pour qui travailler dans le milieu artistique signifie à la fois précarité et parcours du combattant.

3. Le développement des arts à l’école
Les ateliers pratique artistiques doivent impérativement être inscrits dans les programmes scolaires et valorisés à égalité avec les matières fondamentales. Ils apportent des savoirs faire, développent la créativité, jouent sur l’équilibre psychique. La pratique artistique ne peut être séparée des connaissances universelles (l’histoire des arts va avec le français, l’histoire, la géographie, la danse et la musique avec les mathématiques etc.…). Beaucoup d’études ont montré que la fréquentation de l’art dès le plus jeune âge a pour résultat une meilleure implication dans la vie sociale et culturelle… L’école est là aussi pour créer des souvenirs sur lesquels on va grandir et notre pensée va se construire.
Origine de la proposition
au nom d'un Comité local
Génération-s 75019
il y a plus d'un mois
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#787
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LA CULTURE EST UN BIEN COMMUN

La crise sanitaire que nous traversons a mis en évidence le rôle fondamental des services publics, en premier lieu dans le secteur hospitalier bien entendu, mais aussi dans celui de l'éducation, de la sécurité publique ou encore de la collecte des déchets. Ces services publics ont été mobilisés pour répondre à l'urgence, dans des conditions difficiles, voire dangereuses.
Mais dans cette situation inédite, il est frappant de constater que le monde de la culture s'est lui aussi mobilisé, le plus souvent de façon spontanée, pour venir en aide à sa manière aux populations éprouvées par cette crise sanitaire et ses conséquences. Que ce soit dans les plus prestigieuses institutions culturelles du pays, comme l'Opéra de Paris, ou dans les structures de proximité, comme les conservatoires et écoles de musique, les médiathèques ou encore les cinémas d'art et d'essai, les artistes amateurs ou confirmés, les gérants d'équipements culturels, notamment associatifs, ont rivalisé de propositions pour égayer le quotidien de nos concitoyens confinés, en particulier des plus vulnérables.
Ce dynamisme nous rappelle que la culture est un besoin fondamental pour tout un chacun, presque au même titre que les besoins alimentaires ou sanitaires. En effet, elle répond à une triple fonction dans notre société : divertir, créer du lien social et donner à réfléchir. En ces temps difficiles, le succès rencontré par tant d'initiatives culturelles (« concerts confinés », séances de cinéma à domicile et tant d'autres) démontre qu'elles permettent de s'évader, d'échapper à l'inquiétude et à l'isolement. Mais il nous renvoie aussi au besoin de lien social pour lutter contre les effets du confinement, lien social dont la culture est porteuse, et en particulier le spectacle vivant, même à distance. Enfin, il nous rappelle que derrière le divertissement se cache un certain regard sur le monde, et sur l'actualité du moment, ce qu'humoristes ou musiciens par exemple incarnent aujourd'hui.

Si le monde au temps du Covid-19 ne peut pas se passer de culture, le monde d'après ne peut donc s'imaginer ni se construire sans y intégrer une réflexion sur la culture. Il me semble que dans une société humaniste, démocratique, écologiste et sociale comme celle que nous voulons construire, elle ne peut se concevoir autrement que comme un bien commun. Non pas au sens d'une culture qui serait vue uniquement sous son angle patrimonial, même si cette dimension en est l'un des aspects, qui doit être protégé. Mais au sens d'une culture vivante, évolutive, métissée, enrichie de multiples rencontres, entre artistes professionnels et amateurs, de tous âges, origines, en bref de tous horizons, qui font dialoguer toutes les formes d'expression artistique et partagent leurs créations avec le plus grand nombre. Faire de la culture un bien commun, c'est affirmer qu'elle appartient à tous, et que chacun en est le gardien et peut contribuer à l'enrichir.

Cette conception de la culture comme un bien commun doit se traduire concrètement par une amélioration significative, puis une sanctuarisation de sa part dans le budget de l'Etat : la culture ne doit plus être une variable d'ajustement des décisions budgétaires, que l'on sacrifie sur l'autel de la rigueur dès qu'il s'agit de réduire les déficits, c'est-à-dire de compenser les allègements fiscaux consentis aux grandes entreprises. Cette remarque s'applique également à l'échelle des collectivités territoriales, en particulier des régions. La sanctuarisation des budgets culturels permettra d'engager des politiques de long terme ambitieuses, notamment en matière de soutien aux structures existantes, et de création de nouvelles structures et de projets innovants.
Mais elle doit surtout amener à considérer que la culture n'est pas une marchandise. Bien entendu, la culture a un coût, et doit permettre aux professionnels du secteur de vivre dignement de leur travail. Mais elle ne peut pas être l'objet d'une recherche de rentabilité, car elle repose sur la création, donc sur une prise de risque qui doit être soutenue et encouragée par les acteurs publics, dont la mission est précisément d'être au service du bien commun.
La société que je souhaite contribuer à construire pour demain est donc une société qui garantit l'accès de tous les citoyens à la culture par un investissement financier et humain constant, pour favoriser l'émancipation de chacun.
Origine de la proposition
à titre individuel
Emmanuel Dupit (comité de Villefranche/Saône)
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