Des villes plus résilientes
En préambule :
Ce texte propose une variante au texte initial proposé. Il introduit les différentes contributions élaborées par le comité. Celles-ci sont en lien étroit avec ceux faites dans les thématiques “Territoires résilients”, “Du champs à l'assiette”, “Révolutionner les mobilités” et “Engager la transition énergétique”, avec lesquelles elles forment un système global.
Dans le cadre de l'aménagement du territoire ou de l'urbanisme, est appelée ville résiliente, une ville qui a la capacité de s'adapter aux événements (inondation majeure, canicule, crise sanitaire etc.) afin de limiter les effets de ces catastrophes et de retrouver, le plus rapidement possible, un fonctionnement normal.
Certaines villes denses, notamment les coeurs des métropoles, sont des territoires attractifs où les offres culturelles et d’emplois sont les plus nombreuses, mais où l’offre de logement tend à se raréfier créant d’importantes inégalités sociales et territoriales. Les ménages les moins fortunés s’installent de plus en plus loin, avec comme conséquence une extension de la ville non soutenable et des besoins très importants en matière de transport et de mobilités. Ces villes ont un lourd bilan carbone, devant importer l’ensemble des besoins en matière d’alimentation, d’énergie et d’autres ressources des autres territoires auxquels ils exportent déchets et autres services indésirables. Cette situation ne les rends pas seulement coupables, mais aussi vulnérables face aux risques climatiques, météorologiques et sanitaires et face aux pénuries éventuelles à venir.
D’autres villes, plus petites ou de taille moyenne, souffrent d’un déclin d’attractivité, d’une déshérence du patrimoine bâti, d’une désertification de leurs centre-villes, alors que le plus souvent, elles s’étendent sur l’espace rural, participant fortement à l’artificialisation ds sols.
Nous devons inventer, faire émerger des villes plus résilientes, plus solidaires, pour
• arrêter l’artificialisation des sols et l’exploitation outrancière des ressources ;
• renforcer la biodiversité urbaine ;
• mieux adapter les villes aux situations de crises climatiques, technologiques, sanitaires ;
• réduire d’une manière drastique les émissions de gaz à effet de serre et les pollutions de l’air, du sol et de l’eau ;
• réduire les mobilités contraintes et les transports inutiles (voir révolutionner les mobilités) ;
• garantir un logement pour tous et une meilleure mixité sociale, un meilleure équilibre territorial, un meilleur cadre de vie pour tous.
Des villes, où la nature gagne de nouveau sur le bitume, où les sols stériles, imperméables, pollués sont régénérés pour les remettre au service des citoyens et de la biodiversité, où le réemploi des ressources est favorisé et un accès aux biens communs garantit.
Des villes qui visent une certaine autosuffisance tout en mettant en oeuvre une réciprocité entre terrioires urbains, péri-urbains et ruraux. Nous pensons que le renforcement des liens entre ces territoires n’apporte pas seulement un meilleur équilibre territorial, mais permet aussi de mieux faire face aux imprévues, de mieux anticiper et gérer des risques.
Pour réussir ce paris, nous devons développer une culture de l'adaptation, qui repose sur une plus grande agilité, sur le goût de l’expérimentation et de la réversibilité, sur l’innovation et la créativité. Nous devons réinventer une gouvernance de la fabrication de la ville qui met le citoyen au coeur de l’aménagement, mettant en avant les initiatives citoyennes, la solidarité entre populations, la collaboration territoriale, pour un meilleur vivre ensemble.
Nos propositions pour des villes résilientes
Face au constat des inégalités territoriales importantes, celui de l’étalement urbain croissant qui banalise nos paysages et artificialise les sols, face à l’affaiblissement des services et transports publics et au manque de moyens mobilisés concernant les enjeux écologiques, nous souhaitons proposer un autre projet politique pour l’aménagement de nos villes de demain, plus anticipateur, plus résilient, plus démocratique :
Préserver sols et ressources.
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VR1- Préserver les biens communs, les sortir du domaine marchand et renouveler les méthodes d’urbanisme
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VR2- Bâtir une stratégie de frugalité foncière
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VR3- Compenser les espaces artificialisés
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VR4- Maîtriser la qualité des sols
Mieux adapter et régénérer nos villes.
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VR5- Financer l’adaptation des territoires urbains aux nouvelles conditions climatiques
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VR6- Redonner des espaces inondables à la nature et adapter les villes aux risques hydrologiques.
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VR7- Régénérer la ville. Renouveler les centres villes et densifier les périphéries urbaines pour offrir des logements dignes et accessibles pour tous
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VR8- Apaiser les villes. Réduire l’espace dédié à l’automobile.
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VR9- Aux arbres citoyens. Renforcer la nature en ville.
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VR10- Encourager l’agriculture urbaine à différents échelles.
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VR11- Développer les monnaies locales.
Améliorer la gouvernance.
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VR12- Encourager l’expérimentation dans la construction et l’habitat
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VR13- Soutenir les initiatives citoyennes et développer un urbanisme de résistance
L'ensemble de ces propositions est issu d'un travail collaboratif mené par Lisa Belluco, Alice Brauns, Cécile Couchoud, Bernard Drobenko, Jean-Noël Lafaille, Yannick Meneux, Valérie de Saint-Do, Clément Pecqueux, Ekaterina Vlassova.