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  jeudi 14 mai 2020
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L'insécurité semble passer au second plan derrière l'actualité sanitaire et économique, mais ce thème reste pourtant central dans le débat public. Les émotions intenses que l'insécurité suscite, la peur et la haine assombrissent la rationalité des arguments. La gauche a trop longtemps évité de s'emparer pleinement de ces questions, tentant de minimiser l'insécurité pour attirer le débat vers d'autres sujets. Cependant, en l'absence d'alternative forte, les citoyens finissent par se tourner vers ceux qui prétendent s'y attaquer. En brandissant leurs solutions simplistes et en agitant leurs bouc-émissaires, la droite à tout le loisir d'instrumentaliser les sentiments des citoyens. Avec le rassemblement national aux portes du pouvoir, il est urgent de montrer que l'autoritarisme n'a pas le monopole de l'insécurité. Que s'attaquer à l'insécurité est en fait plus efficace par la gauche, à condition que celle-ci se mobilise pour construire une alternative humaniste, volontariste et désirable, qui oeuvre à la réconciliation de la société avec elle même.

Incivisme et insécurité : gangrène de la démocratie
Subir, impuissant les agressions, les incivismes et le sentiment d’insécurité génère une haine qui s’attaque aux fondements de notre société. Toute la société devient alors responsable, ceux qui agressent (et ceux que l’on amalgame), ceux qui laissent faire, indifférents, effrayés ou « trop tolérants», et la puissance publique (police, justice, éducation) qui abandonne. Cela entraîne un repli sur l’entre-soi, l’assourdissement du débat rationnel, la montée de l’intolérance, et le triomphe de discours autoritaires simplistes.

Les minorités et les femmes, premières victimes : accompagner une révolution des moeurs
Patriarcat, culture du viol, harcèlement, insécurité, inégalités de salaires, inégale répartition des tâches ménagères, domination de l’espace public et de toutes les sphères de la société par les hommes, racisme aggressif ou ordinaire, ségrégation... Ces injustices d'un autre siècle minent encore la société, et chaque tentative de progrès se heurte à une réaction massive des composantes conservatrices et réactionnaires de la société. Pour éviter une fragmentation de la société, il faut accompagner ces transformations sociétales par l'éducation, la médiation et la sensibilisation au vivre ensemble.

Désaffection de la Police : Est-elle à même de résoudre seule, ces problèmes ?
Déjà discréditée pour la répression, les violences, les méthodes irrespectueuses, la police peine à être l’interlocuteur bienveillant dont les citoyens ont besoin lors d’évènements traumatisants. Par peur de représailles, de procédures humiliantes, par désaffection, par aversion pour la délation, ou même à cause de leur indisponibilité, beaucoup ne se tournent pas vers la police pour résoudre leurs problèmes d’incivilité, de violence et les injustices. Notamment dans les quartiers populaires, les milieux militants et pour les agressions sexuelles et sexistes. Il semble nécessaire de fournir aux citoyens un nouvel échelon public, complémentaire des forces de l'ordre et plus à même de résoudre leurs problèmes.

Le risques des solutions autoritaires : Répression et Surveillance de masse

En l’absence d’une réponse efficace de la puissance publique, une partie excédée de la population peut être tentée par des réponses spontanées (Gated communities, violences, milices, délation...) ou autoritaires (société de surveillance, répression, pénalisation…). Les Nouvelles Technologies de Surveillance et de Contrôle, vidéosurveillance, reconnaissance faciale, géolocalisation, traçage de l’activité numérique) et les nouvelles capacités de traitements de ces données (algorithmes et Big Data), permettent de nouvelles formes de répression gravement liberticides. Les atteintes à la libertés provoquent de moins en moins de résistance de la population. Les chocs d'insécurité successifs (crise migratoire, faits divers, violence urbaine, attentats, crise sanitaire...) finissent par les rendre habituelles, acceptables, et même désirables pour certains.

Le terrain de l'insécurité n'est pas perdu d'avance, les solutions simplistes et répressives ont plutôt prouvé leur inefficacité voir même leur contre-productivité. La gauche se doit de mobiliser la société civile, pour innover et proposer des solutions alternatives.
Quelques éléments de proposition dans la contribution suivante : Un Service public participatif du vivre-ensemble pour coordonner une mobilisation humaniste de la société civile contre toutes les violences et les dominations 2/2
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Un Service public participatif du vivre-ensemble pour une mobilisation humaniste de la société civile contre toutes les violences et les dominations

S’attaquer à l’insécurité par la gauche : Investir dans l’intervention humaine de qualité et dans l’éducation à l’espace public
Coordonner une mobilisation majeure de la société civile pour mettre fin aux dominations de genre, désamorcer les tensions sociales, et favoriser une appropriation équitable, pluraliste et bienveillante des « communs »
Mettre fin à l’impuissance citoyenne : Fournir à la société civile des moyens, des méthodes et une plateforme innovante pour permettre aux citoyens de devenir acteurs du vivre-ensemble


Le projet : L’association de la puissance publique et de la société civile pour assurer la médiation, l’animation, la formation et l’éducation au vivre ensemble

Constitué de coordinateurs publics du vivre ensemble et renforcé des contributions à temps partiels de la société civile (associations partenaires, personnes ressources et citoyens volontaires), le service aurait ainsi une forte présence sur le terrain et centraliserait les compétences d’animation, de médiation, de sécurisation, de soin, d’enquête, d’écoute, d’éducation, de psychologie...

MÉDIATION : prévenir, intervenir, apaiser et résoudre les tensions
En amont et en complément de la police, une prévention et une intervention sur les cas de harcèlement, violences, incivilités, nuisances sonores et ivresse publique... Approche alternative : écoute, conciliation, sensibilisation, sécurisation et accompagnement des personnes vulnérables et victimes.
Propositions :
- Lieux d’accueils avec standard téléphoniques ouvert 24h/24, 7J/7, pour trouver conseil, refuge et solutions.
- Équipes d’interventions mobilisables lors d’altercation en alternative ou complément de la police.
- Résolution et conciliation a posteriori, accompagnement des publics générateurs de tensions avec prévention et sensibilisation, encadrement de peines alternatives aux petites violences.
- Coordination des acteurs et des volontaires pouvant participer à la médiation urbaine (lieux refuges, enseignants, associations, acteurs de l’éducation populaire, des loisirs, habitants…)

ANIMATION: Reconquête citoyenne de tous les espaces publics pour tous
Pour que les espaces publics soient de véritables « communs » au service du vivre ensemble et non plus des espaces de domination et de tensions. Animations favorisant le partage, l’inclusion et la bienveillance, et prévention des situations de domination d’exclusion et de concurrence. Accompagnement des initiatives qui permettent aux citoyens de se réapproprier les espaces publics.
Propositions :
- Reconquête citoyenne des espaces de deal et des espaces d’insécurité par des animations conviviales.
- Présence humaine pour garantir une appropriation conviviale et équitable des espaces de pratiques (sportif, de détente ou culturel) pour tous les publics (notamment pour les femmes)
- Coordonner et accompagner les animations citoyennes et associatives de l’espace public

FORMATION : centralisation et développement des techniques du vivre ensemble
Mobilisation des acteurs de l’éducation et du vivre ensemble pour construire, centraliser, tester, valider les méthodes de médiation, d’animation et d’éducation au vivre ensemble. Construction de modules de formation de tous niveaux pour diffuser ces techniques à l’ensemble des acteurs de l’éducation et du vivre ensemble.
Propositions :
- Assises de la médiation et de l’animation urbaine, centralisation, mutualisation des méthodes
- Formations continues participatives et indemnisées pour favoriser la montée en compétence générale des acteurs du vivre-ensemble
- Cursus Bénévole: création de formations et certifications d’aptitude à la médiation, l’animation pour des citoyens volontaires (inspiré des premiers secours ou des pompiers volontaires)
- Cursus professionnel du vivre-ensemble revalorisé et modules de formation continue « obligatoires » pour les acteurs de l’éducation, de l’animation, du social...

ÉDUCATION : acquérir la capacité d’être acteur du vivre-ensemble
Intégrer aux cursus éducatifs l’éducation au vivre ensemble et à l’espace public. Utilisation des méthodes de communication non violente, de self defense, de conciliation, et d’écoute, respect du consentement... Sensibiliser les jeunes aux impacts de la violence, du harcèlement, des discriminations, de l’exclusion, leur apprendre à désamorcer les tensions sociales.
Propositions:
- Intégrer la self defense et la médiation de conflit aux cursus scolaires (EPS, éducation civique...)
- Généraliser les jeux de rôles, les témoignages pour prévenir et sensibiliser les jeunes aux violences dans l’éducation nationale, les accueils collectifs de mineurs et les clubs de sport et de loisirs
- Intégrer les méthodes de l’éducation populaire pour permettre aux jeunes de devenir acteurs du vivre-ensemble
Origine de la proposition
à titre individuel
Sylvain Jouanneau
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