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Génération.s appelle le gouvernement français et l'union européenne à initier un plan d'urgence contre les incendies incontrôlables dans la région de Tchernobyl.

Rédaction : Pôle écologie élargi 15 avril 2020

A quelques jours de la date anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26 avril 1986), un incendie s'était déclaré le 04 avril dans la région entourant le site de la centrale ukrainienne. Pendant une dizaine de jours, à la faveur de vents forts, l'incendie n'a cessé de prendre de l'ampleur et de progresser, menaçant les infrastructures de stockage des déchets radioactifs entreposés dans la zone. Plusieurs foyers s'étaient déclenchés, 46 000 ha sont partis en fumée, débordant les pompiers mobilisés pour lutter contre cet incendie et malgré le déploiement des forces militaires ukrainiennes venues en renforts.

Aujourd'hui, grâce un changement météorologique et des pluies, l'essentiel du feu de forêt semble contrôlé, mais ils resteraient se développeraient encore de nouveaux foyers et il faudra encore quelques jours pour éteindre l'ensemble des braises.

Le risque que l'incendie puisse atteindre les lieux de stockage de déchets radioactifs et d'autres infrastructures de la zone dite d'« exclusion » n'est toujours pas exclue et ne sont pas à prendre à la légère. D'après les informations du CRIIRAD, les flammes n'étaient plus qu'à quelques centaines de mètres ! Déjà les relevés de radioactivité à proximité du périmètre de l'incendie, en particulier dans les villages de la région, montraient une très forte augmentation des particules radioactives dans l'air (jusqu'à 16 fois supérieures à la normale au 06 avril selon l'AFP), et les fumées potentiellement porteuses de particules radioactives, représentent un risque réel pour la santé des pompiers qui y travaillent et un risque potentiel pour les zones urbaines plus importantes, notamment vers la ville de Kiev, comme cela a déjà été le cas lors de l'incendie de 2015. Les radionucléides à longue durée de vie fixés dans les êtres vivants, végétaux ici, peuvent à l'occasion d'incendies être remis en suspension dans l'atmosphère. Ceci est valable pour toutes les substances et déchets industriels accumulés dans des dépôts et soumis aux aléas climatiques, naturel, humains.

Générations s'étonne que pour l'instant, alors que pour le Centre régional de suivi des incendies en Europe de l'Est, lié à un programme des Nations Unies, l'incendie était « gigantesque » et « imprévisible », les autorités ukrainiennes aient été laissées seules à gérer cette urgence aussi dramatique pour la biodiversité que dangereuse pour les Européens et l'Humanité tout entière.

Il est impératif que l'Europe se mobilise pour éviter que cet évènement ne se transforme en un désastre humain et environnemental au risque d'ajouter une contamination radioactive de grande ampleur aux difficultés sanitaires du moment.

Génération.s apporte son total soutien aux populations menacées par cet incendie, aux pompiers et militaires ukrainiens, à pied d'œuvre depuis de nombreux jours au péril de leur vie.

Générations demande à l'Union européenne de faire preuve de solidarité et d'engagement, sans plus attendre, pour endiguer un danger potentiel qui touche un voisin direct, et pourrait à terme menacer tout le continent. Il faut prévoirun plan d'intervention visant à détacher des forces de lutte contre les feux et des forces militaires et logistiques de soutien, disponibles en cas d'un nouvel incendie. Le dérèglement climatique entraîne une multiplication des feux de forêts observés sur tous les continents. Et encore plus que les autres, le feu de forêts autour de Tchernobyl a des conséquences potentielles graves pour les habitants de la région, pour l'humanité entière.

Générations appelle à la mobilisation de Frontex ou de tout autre instrument politique, militaire ou financier à la disposition de l'Union Européenne pour venir en aide aux autorités ukrainiennes.

Génération.s appelle à ce que les services sanitaires européens anticipent d'ores et déjà tous les scénarios d'actions d'urgence, particulièrement sur la distribution massive de dispositifs de protection des populations.

Génération.s appelle le gouvernement françaissoutenir les actions de prévention de risques au niveau européen et avec les gouvernements européens.

Génération.s rappelle que la sortie du nucléaire n'est pas seulement un choix économique, c'est un choix environnemental et de sécurité (gestion des déchets, risques nucléaires, réchauffement des eaux…). Une sortie accélérée est une nécessité pour échapper aux risques nucléaires tels qu'advenus à Tchernobyl, il y a 34 ans quasiment jour pour jour, et plus récemment à Fukushima, et dont on constate aujourd'hui les effets néfastes sur la santé et l'environnement à très long terme (radioactivité importante, rejets en mer d'effluents pollués…). 

 

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